Corrigé et méthodologie de la dissertation (Peut-on dire à chacun son opinion ? »)

Vous trouverez ci-dessous des introductions et plans détaillés sur deux sujets très approchants de celui que vous avez eu à traiter, ainsi qu’une bonne copie d’élèves.

Tout d’abord, quelques conseils pour la rédaction :

  • Au début de chaque grande partie, annoncez votre réponse, si possible sous forme de questions
  • Quand vous passez d’une sous-partie à une autre, essayez de poser une question pour dynamiser le propos, et utilisez de véritables connecteurs logiques… ceci, afin d’éviter les catalogues)
  • Quand vous amenez un auteur, essayez de le faire également à l’aide d’une question
  • Evitez les catalogues d’auteurs ou de citations; si vous faites des références prenez le temps de les expliquer et de les illustrer
  • Faites un bilan précis à la fin de chaque grande partie
  • Faites une transition qui amène la nouvelle partie « en douceur » (vous montrez que la partie précédente pose problème)

1- Plan rapide sur « Peut-on dire à chacun son opinion » : 

I- Oui c’est un droit fondamental

A- C’est le fondement de toute vie en société, en démocratie, et de la DDHC (on peut alors critiquer toute dictature ou tout totalitarisme)

B- Cela est également fondé sur les différences individuelles qui tendent à défendre un relativisme et/ ou un scepticisme ; cela empêche le dogmatisme et le dogmatisme; c’est l’esprit même de la philosophie

II- Ce droit doit avoir des limites, sinon, il peut paradoxalement détruire toute vie en société

A- Critique du relativisme extrême : cela empêche tout véritable dialogue, toute vie en société (cf. Nietzsche, destruction de la morale), et cela détruit l’idée même de vérité (cela peut alors mener aux complotistes)

B- Il doit donc y avoir une vérité absolue, et l’expression présente dans l’énoncé n’a aucun sens, à moins de confondre opinion et vérité (cf. allégorie de la caverne)

III- Dépassement : mais on doit se demander si nos opinions sont vraiment nos propres pensées ? ne sommes-nous pas victimes des préjugés quand nous avons une opinion ? Répondre oui au sujet serait alors une valorisation de l’ignorance et de la non pensée !

Il faut, comme le préconise la philosophie, remettre en question nos opinions

2- Sujet « Chacun peut-il penser ce qu’il veut ? » 

3- Sujet : « Peut-on dire à chacun sa vérité? « 

Méthodologie de la dissertation de philosophie- septembre 2021 (classes 707/ 708)

  • But de la dissertation de philosophie
    • remettre en questions nos évidences, réfléchir sur nos opinions/ préjugés (ce que l’on pense communément, le plus souvent et le plus facilement, est-il justifié ?)
    • que faire face à l’énoncé du sujet ?
      • l’interroger : pourquoi nous demande-t-on cela ? que veut-on nous faire remettre en question ? quel est le préjugé ou l’évidence à interroger?
      • le reformuler : pour cela, cherchez les différentes définitions possibles des termes centraux (l’un d’eux sera nécessairement une notion au programme, cherchez dans votre cours); mais aussi des « peut-on », « faut-il », « doit-on »… (le sujet peut avoir plusieurs sens, et cela peut être d’une grande aide pour construire votre plan)
      • le problématiser (cf. fiche introduction ci-dessous)
      • c’est à travers la reformulation et les définitions que vous pourrez opposer deux grandes réponses et poser un pb à partir de là

 

  • Les types de plans
    • Structure ternaire : introduction, développement en 3 parties, conclusion
    • Le plan dialectique : trois parties, thèse, antithèse, synthèse
      • souvent, partie I = opinion commune; partie II : réfutation de l’opinion (deux thèses opposées = aboutit à une contradiction, un « problème ») ; partie III : on tranche, on résout le problème
      • attention la partie III n’est pas un simple mélange de I et II, sinon c’est une conclusion !
      • différents moyens de faire une troisième partie (elles se ressemblent toutes, et vous aurez peut-être du mal à saisir les différences) :
        • montrer que I et II mènent toutes deux à une impasse, à des difficultés (défauts) ; on peut alors modérer ou relativiser chacune des deux thèses en présence, en gardant quelque chose de II et de I… mais il est alors difficile de ne pas faire un « mélange » ou d’échapper au relativisme extrême de type « d’un côté oui.. d’un côté non.. »
        • montrer que la partie II est trop extrême à son tour .. et proposer une nouvelle solution qui échappe aux difficultés soulevées par les deux autres… cela ressemble beaucoup à ce qui précède !
        • le « dépassement » :
          • se faire philosophe jusqu’au bout, en remettant en question la philosophie elle-même ! les philosophes, eux aussi, ont des préjugés, qui sont ni plus ni moins ceux de l’Occident (Nietzsche disait que la philosophie a été orientée dès le début par Platon…) ; vous apprendrez à repérer ces préjugés progressivement
          • pour les sujets en « peut-on », « faut-il », « doit-on », « pourquoi », le dépassement consistera à prendre l’un des sens de ces expressions (on dit que la vraie question est celle de savoir…)
              • Exemple : peut-on douter de tout ? (cf. site philocours.com)