"Sommes-nous esclaves de nos passions?", Catherine, 17/ 04/ 2000

J'ai un problème avec la dissertation que notre professeur nous a donné. Les sujet étant "Sommes-nous esclaves de nos passions?".(sujet de terminale S).

Pourriez-vous m'aider en m'indiquant les pièges à éviter et quelques références? Merci

Il s'agit de savoir si les passions sont un phénomène qui s'oppose à la liberté. Sommes-nous impuissants devant les passions ? Ou bien pouvons-nous en un sens échapper à leur emprise? Mais alors comment ? Quel est l'enjeu ? La responsabilité de l'homme (car si on répond oui, alors, la plupart du temps, nous pouvons prendre la passion pour excuse : "ce n'est pas ma faute, si j'ai mal agi (= tué par exemple), j'avais trop bu; j'étais jaloux (aveuglé par la passion ...). Il faut donc que tu commences par analyser le phénomène passionnel : tu mettras en évidence le caractère passif, subi, de celles-ci. On ne choisit pas d'avoir des passions! (cf. l'amour). Tu analyses le caractère involontaire, inconscient, irrationnel. Pour les diverses formes de passion, cf. début de mon cours sur les passions. Donc : tu aboutis à dire qu'elles s'opposent à la liberté et à la maîtrise de soi. Et que donc, il semble que nous soyons esclaves de nos passions. Mais tu montres alors les problèmes éthiques que cela pose : un peu trop facile de dire ça, quand même! Cf. conduites d'excuse, l'homme, plus responsable de rien, bref, plus de morale. Il faut donc que nous ne soyons pas esclaves de nos passions. A nous de nous entraîner à agir de telle sorte que nous évitions le caractère extrême de certaines passions. Mais cela semble supposer que les passions ont un côté conscient : comment sinon pourrions-nous exercer sur elles une quelconque influence ? Descartes a su montrer qu'on peut se "déshabituer" des passions, cf. Traité des passions de l'âme (j'en parle un peu dans le cours sur les passions, mais mieux vaut la lecture directe de l’œuvre, toujours irremplaçable).