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Questions/ réponses :
149
Date :
23/10/2000

 

Sujet

Est-il préférable de dire: "J'ai un corps" ou "Je suis mon corps" ? Stéphanie (TS)

Travail de l'élève

Il s'agit de ma première dissertation, je dois dire que le "ou" du sujet m'a quelque peu perturbée. Je sais qu'il est déconseillé de faire un plan OUI/NON mais je ne vois vraiment pas comment faire. Faut-il traiter du corps objectif ou du corps subjectif ? Faut-il traiter le sujet dans une perspective particulière ?

I JAI UN CORPS

1)Pour

-caractéristique indéniable de tout homme

2) Limites

-incomplet (A-t-on un corps comme l'on a un objet?)

II JE SUIS MON CORPS

1)Pour

-il constitue la personne (génome humain)

-sentiment de soi, du corps par le corps

2)Limites

-mon corps n'est qu'une partie de ce qui me constitue

-le "moi" ne se réduit pas au corps

-le corps n'est pas la caractéristique de la personne

-reférence à Maine de Biran

III SYNTHESE

elle aboutira à une impasse

point de vue de M Merleau-Ponty: " la véritable existence du corps n'est pas celle d'un être objectif, c'est le corps propre, corps que je suis et non corps que j'ai [...]Le corps est sujet. "

 

Réponse

Il faut effectivement parler de la distinction corps subjectif/ corps objectif (cf. Merleau Ponty critiquant, dans la Phénoménologie de la perception, Descartes). Descartes dirait que je suis une âme, une chose strictement pensante. Et que donc, j'ai un corps (avoir quelque chose c'est posséder quelque chose : renvoie à quelque chose d'extérieure à soi, et à une "chose"). Est-ce que c'est tenable ? Est-ce que je ne suis pas autre chose qu'une chose seulement pensante ? Il s'agit donc également des rapports âme et corps. Il est vrai que même Descartes se rendait compte des limites de sa thèse (dualisme) : ne dit-il pas "je ne suis pas dans mon corps comme un pilote en son navire" ?

Quelques commentaires sur ton plan :

Première partie : tu envisages de soutenir et de réfuter une thèse dans une seule et même partie : il ne faut jamais procéder de cette manière. Soit tu la soutiens, soit tu la critiques. C'est une question de logique... C'est peut-être ce que tu comptais faire, d'ailleurs, mais sache que dans une partie, on doit "indiquer", à la fin, une dificulté, sous forme de question, et la ou les développer dans la partie suivante.

Je pense qu'il faudrait commencer par se demander : que suis-je ? Il serait alors habile de recourir à la réponse cartésienne. Tu montres alors que je suis une âme, et que j'ai mon corps. Ensuite, tu commences à montrer la difficulté de ctete thèse : mais alors, si j'ai mon corps, il est un objet comme les autres ? Quelque chose d'inerte, etc. Et tu passes alors à une partie critique : il n'est pas possible de dire "j'ai mon corps". Ici, la thèse de Merleau-Ponty serait bienvenue. Tu peux aussi parler directement de la différence entre une chose inerte et un corps vivant. Ensuite, tu peux je pense montrer qu'il est peut-être excessif de dire que je "suis" (entièrement) mon corps. Mais si jamais tu veux soutenir la thèse de M. Ponty, inverse l'ordre des parties.

Tu as raison de vouloir parler du corps vécu, mais je ne pense pas que la "personne" tout court soit réductible à son patrimoine génétique. En tout cas, il s'agit seulement de la personne biologique. Tu as l'air de l'avoir vu, puisque tu dis plus loin que le corps n'est pas la caractéristique de la personne. Mais encore une fois, le problème, c'est que tu mets des idées contraires dans la même partie. Si tu décides de dire, dans une partie, que " je suis" un corps, contente toi de démontrer cela, et seulement cela.

A part ce petit défaut de méthode, facilement corrigible à mon avis, tu as beaucoup d'idées pertinentes, qu'il te reste donc à arranger de manière plus logique.

Bon courage et à bientôt


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