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Questions/ réponses :
160
Date :
30/10/2000

 

Sujet
Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ? Julie (TES)
Travail de l'élève

Plan

Comme tout le monde, je pars du principe :

I La différence de façon de penser sert à former sa propre conscience

-soi-même se forme à partir de notre propre manière de penser

-si tout le monde était semblable, alors la conscience ne serait qu'une

II Mais autrui reflète souvent notre manière d'être semblable à la sienne

-par ses différences, autrui nous révèle notre manière d'être réelle

-soi-même est avant tout une manière de s'affirmer, ce n'est pas forcément une question de différence

Le problème, c'est que je n'arrive pas à trouver la bonne troisième partie car mon prof a assez mal expliqué ce qu'il fallait mettre dedans, sachant que ça n'est pas une synthèse du I et du II mais une partie à part.

De plus, je ne trouve pas mes titres assez explicites vu que mon problème n'est pas trouvé. J'attends vos conseils, vos remarques et surtout vos critiques. j'espère également que vous pourrez me conseiller en lecture. Merci

 

Réponse

Ton plan est correct, mais, effectivement, pas assez problématisé. Sache que pour les "titres" de tes grandes parties, il suffit de poser la question à laquelle il va s'agir de répondre. Pour ce qui concerne la troisième partie, vraiment, je ne comprends pas ce que ton prof entend par "partie à part" ! Toutes les parties doivent être reliées entre elles par une même problématique, un même fil directeur..donc, il ne peut y avoir de "partie à part". Je pense que ce qu'il vous a dit, c'est de se méfier de la synthèse, car les élèves la confondent avec un résumé... As-tu consulté ma fiche sur les différents types de plan ?

Pour les idées de lecture :

cf. Sartre (cf. mon cours sur autrui mais aussi tous les manuels de philo). Cf. également la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel (tu peux consulter sur ce point mon cours sur le travail). ici, il faut être différent des autres consciences pour être soi-même (chez Sartre c'est vraiment radical : je ne peux être moi-même, me connaître, etc., sans le regard de l'autre (qui n'est pas quelque chose de concret mais une structure de notre pensée ou de notre rapport au monde; ie, ça marche même si personne ne me regarde effectivement !). Mais reconnaissons que ce n'est pas là "être" différent, mais reconnaître la différence (=altérité). Je ne peux être sujet de ma propre existence, ie, assumer mon identité d'être conscient, que si je reconnais, d'une part, l'altérité du monde, la différence entre existence naturelle et existence consciente; et d'autre part, l'existence des autres êtres conscients, tout aussi libres que moi, et qui sont à la fois semblables et différents de moi. Enjeu : l'homme n'est pas une monade, un être replié sur lui-même, qui n'a besoin que de lui pour exister et être ce qu'il est. A développer ... (cf. mon cours autrui, la critique du solipsisme ou de la tentative de solipsisme en tout cas, de Descartes dans les Méditations métaphysiques)

Ce sujet peut être traité, comme toujours, du point de vue du sens commun, dans une première partie. C'est-à-dire, ici, en prenant les termes du sujet en leur sens le plus commun, immédiat. Etre différent des autres : se démarquer ; être original ; ne pas vouloir être comme la masse… Le sujet sous-entend donc qu'être différent des autres en ce sens là, c'est être soi-même. Etre soi-même = notre personnalité/ individualité. Notre personnalité viendrait de là.

Mais on pourra évidemment critiquer ce point de vue : pourquoi moi, ce que je suis, mes caractéristiques essentielles, devrait venir d'autrui (des " autres ")? C'est là, je trouve, que cette thèse est paradoxale. En effet, pourquoi serais-je ce que je suis par l'intermédiaire de quelque chose d'autre que moi ? C'est vraiment définir quelque chose par ce qu'elle n'est pas ! Il te faudra ici, me semble-t-il, te demander quelle est la définition de l'homme. L'homme est-il un être social ? Ou, comme je te le disais, une " monade ", pour reprendre le terme de Leibniz, un être sans portes ni fenêtres, qui n'a besoin d'aucune relation aux autres pour être ce qu'il est ? Tu dois bien voir que selon la définition de l'homme, on donne au sujet une réponse différente. Peut-être la formulation du sujet n'a-t-elle pas le sens négatif qu'on lui aura d'abord prêté… ( Quel manque de personnalité, quand même, que de vouloir se définir par rapportà autrui ! etc.) Je te conseille d'opposer dans ce devoir les deux conceptions de l'homme opposées que sont celles de Descartes/ Leibniz, et d'Aristote. L'une se trouve dans les Méditations métaphysiques de Descartes (cf. étude des deux premières dans mon site) ; l'autre dans Politiques, I, 2 (texte dans cours sur l'Etat ; thèse = l'homme est un animal politique). Cf. aussi cours sur autrui en général (c'est un sujet sur autrui que tu as là) ainsi que le corrigé " Autrui peut-il être autre chose qu'un obstacle ou un moyen ". Tu peux insister aussi sur Sartre et la thématique du regard de l'autre. Cf. ses exemples célèbres du garçon de café (le " rôle " social, etc.) Et, j'y pense : puisqu'il s'agit avant tout aussi de la personnalité (" être soi-même "), regarde l'étymologie du terme de persona, très instructive et donc très utile pour ton sujet…

Bon courage !

 


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