Penser est-ce dire non ? Julie (TES) (2)

Tout d'abord merci pour votre premier message qui m'a bien aidé!

Je tiens aujourd'hui a vous soumettre mon introduction au sujet: "Penser est-ce dire non?"

J'ai trouvé que cette question etait issue d'une affirmation d'Alain: "Penser, c'est dire non!" J'ai malheureusement du mal a trouver mon plan! Peut-etre pourriez vous me donner quelques pistes? Merci d'avance de consacrer du temps a mon sujet

Julie

Juger, raisonner, refléchir, méditer, songer; semblent être équivalents, tous synonymes de penser. D’après ce champs lexical, penser donne l’impression, l’illusion d’être, une science qui a pour objet l’étude des idées, soit une idéologie! Or, une idéologie est une chose abstraite, difficile à cerner et à formuler. Pourtant, exprimer l’essence de la pensée, donner les fondements de celle-ci, énoncer sa raison d’être, tout au moins en faire un essai de définition, tel est bien semble-t-il le dessein, l’intention, l’objectif d’Alain ( philosophe français de la fin du XIX ieme et du début du XX ième siècle) ! En effet, il n’hésite pas à affirmer que: "Penser c’est dire non".

On est en droit de s’étonner de cette thèse, car même si penser consiste à repousser l’idée première, l’étudier, l’analyser, et donc dire non à l’impression initiale, penser n’est-il pas un verbe qui tient de l’abstrait et qui donc, par définition, permet une ouverture d’esprit? L’affirmation d’Alain est donc paradoxale, car on ne voit pas comment le fait de penser impliquerait celui de dire non, alors que dans le même temps il s’agit d’un verbe qui, de part sa définition la plus évidente, devrait offrir, permettre une infinité de solutions au problème posé. On est donc conduit à se demander, à chercher les raisons qui ont poussé le philosophe à cette théorie. On sera donc amené à discuter, à apprécier, à examiner, à juger celles-ci.

Qu’est-ce que penser? Est-il de l’essence de la pensée de dire non, et pourquoi? Dire non à quoi? Est-ce dire non à la condition humaine? Est-ce dire non....(là je sais plus quoi mettre)!

Quelques commentaires sur ton introduction :

- attention, penser n'est pas une science; d'autant que si penser peut vouloir dire "méditer", "songer", alors, on est plutôt du côté de l'imagination, de l'indéterminé, bref, on est loin de la science. D'ailleurs, il te faut justement te demander qu'est-ce que c'est que penser véritablement : est-ce vraiment "avoir une idée" subitement, rêvasser ? As-tu une pensée concrète, déterminée, quand tu fais cela ? Cf. dans le cours sur le langage, le texte de Hegel sur les rapports pensée/ langage. Penser n'est donc pas "une science qui a pour objet l'édtude des idées" !

- pourquoi "tenir de l'abstrait" signifierait "ouverture d'esprit" ? Qu'entends-tu par "abstrait" ?

- "dire non à la condition humaine" : cela me paraît non pertinent... tu avais pourtant une piste : tu as dit que penser "consiste à repousser l'idée première" : c'est là une idée essentielle pour ton sujet. Dire non, à quoi ? Aux préjugés, aux opinions, à la fausse pensée, à la pensée vague. C'est pour ça que je t'avais dit de consulter la première des Méditations Métaphysiques de Descartes, et de réfléchir sur l'allégorie de la caverne de Platon. Pour faire ton plan, il va vraiment te falloir creuser tous ces textes !

Bon courage et à bientôt.