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Questions/ réponses :
109
Date :
01/10/2000

 

Sujet

Peut-on nier l'évidence? Mostafa (TS)

Travail de l'élève

Plan=voilà:j'ai un probleme avec une dissert de philo (en TS) sur le sujet:peut-on nier l'evidence? j'aurais pensé faire un plan dialectique thèse-antithèse et peut-être synthèse si je trouve des idées.Merci d'avance de lire mon ébauche de plan provisoire. Donc mon plan serait:

I.on ne peut pas nier l'evidence, avec

1.Descartes, pour qui l'évidence est le critère parfait de la vérité, le caractère des "idées claires et distinctes","elle se présente si distinctement et si clairement qu'on ne peut pas la mettre en doute" objets nés de l'intuition. (Mais le problème, c'est que j'ai recopié le"philosophie de A à Z", et Descartes présente une contradiction que je n'arrive pas à lever:il admettra qu'on peut nier l'évidence).

II.On peut nier l'evidence

1.l'épistémologie, avec la négation de l'évidence comme moteur de la recherche, des évidences comme l'absolu de l'espace et du temps (relativité d'Einstein), négation en géométrie, avec les géométries non euclidiennes, ce qui nous amène à l'évidence comme fondation de toute démonstration (postulat).

2.De là, on peut même évoquer le théorème de Gödel, qui démontre qu'une proposition n'est pas seuleument soit vraie, soit fausse, mais aussi indéterminée(paradoxe du menteur), et que l'on sera toujours loin des parfaites mathématiques de Descartes totalement unifiées, et donc qu'il existera toujours des "trous" dans les démonstrations, et donc que le système hypothético-déductif cartésiano-euclidien s'effondre

3.une propriété de l'évidence: c'est qu'elle n'est pas démontrable, c'est un critère trop subjectif, comme le souligna Leibniz (j'ai vu cela dans l'A à Z de la philosophie) de là je peux (si ce n'est pas hors sujet?), passer de la subjectivité de l'évidence à l'évidence comme illusion de la vérité. Il serait aisé à partir de là de philosopher sans fin (de quoi remplir du papier!) sur les préjugés provenant de conclusion trop hâtives, se fiant au bon sens des foules (exactement le thème que j'aurai cru entendre en cours, avec des textes de Russell, Bacon), et sur le bien-fondé du scepticisme et du doute philosophique

III Synthèse : l'Empirisme?,

je n'ai pas compris"l'évidence n'est pas intellectuelle mais sensible"

Remarque:ce plan est le même que celui de "la philo de A à Z, Hatier", à part mes idées sur l'épistémologie, ma dissertation se résume à une paraphrase du livre, ce qui ne mérite qu'une note médiocre.

Réponse

Effectivement, si ce travail n'est qu'une paraphrase du livre, je ne pense pas que le prof sera satisfait ! Il te faut maintenant trouver ton propre plan, qui dépendra de ta problématique : elle, je ne la vois nulle part, et c'est ce qui fait que ton travail n'est pas personnel. On ne voiet pas, ici, quel est le problème posé par la question qui t'es posée. Mais tu as pourtant en main de nombreux éléments, qui devraient pouvoir te suffire à faire quelque chose de bien. Il va te falloir maintenant reprendre tes notes, et questionner toutes les thèses ou doctrines. Par exemple : pour le II3) : si l'évidence est quelque chose d'intuitif, qui n'a rien à voir avec le démontrable, alors, peut-on la "nier" ? Il faudrait pour cela recourir à quelque chose de l'ordre de la preuve ou en tout cas de l'argumentation, or, elle n'en relève pas...

- A propos : la phrase "l'évidence n'est pas intellectuelle mais pas sensible" est simple : cela signifie qu'elle ne porte pas sur des vérités d'ordre intellectuel mais sensible. Franchement, je ne pense pas qu'il soit utile de faire une partie sur l'empirisme; en recopiant ce que dit le "livre", tu as orienté ton devoir vers une direction et une seule : celle des connaissances. Mais que fais-tu de l'expression : "c'est évident" (ça va de soi, c'est admis, on ne peut pas le remettre en question... ici, il s'agit effectivement des préjugés).

Pour ce qui concerne Descartes : pour lui, douter et donc nier l'évidence, c'est d'abord nier l'évidence entendue au sens des opinions les plus communément admises, les plus probables (cf. argument du malin génie, que tu trouveras dans mon intro à l'idéalisme). Mais arrive-t-il vraiment à nier l'évidence entendue au sens de vérité claire et distincte ? Il y répond dans la quatrième méditation, que je te conseille de lire si tu veux en parler, comme ça, tu ne feras pas de grave erreur. Tu y verras que la question de savoir si on peut nier l'évidence, a à voir avec la liberté.

Sinon, je te signale que Leibniz, quand il dit que l'évidence est subjective et donc n'est souvent qu'une illusion de la vérité, il s'oppose justement à Descartes. Il serait donc judicieux de se servir de l'argument de Leibniz, directement contre Descartes. Puis, comme tu le sais, comme Descartes dit à la fois qu'on peut et qu'on ne peut nier l'évidence, peut-être peux-tu ensuite dire : mais Descartes, après tout, ne dit pas que, mais il dit précisément que... Mais si tu parles de tout ça, introduis chaque partie par des questions mettant en évidence un problème bien spécifique. Notamment : l'évidence est-elle la vérité ?

Il te faudra donc jouer sur l'évidence entendue comme habitude, comme vérité admise et indiscutable, et l'évidence entendue comme principe indémontrable. N'oublie pas aussi de réfléchir sur le peut-on : "a-t-on le droit" et "l'homme est-il capable".

Bon courage et à bientôt

 


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