Une
brève histoire de la notion de probabilité...
(en
travaux !)
page
créée le 25/09/2006
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Résumé: Qu'est-ce que la probabilité
? Le sens de cette notion, à vrai dire, a varié
au cours de l'histoire. Nous retraçons ici brièvement
ces différents sens, et en cours de route, nous rencontrons
la notion de "miracle"...
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liens associés
-
cours croyance
- introduction
à la philosophie de Platon
- cours miracle
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I-
L'histoire de la notion de probabilité
A-
Antiquité (le hasard, la contingence)
B-
Moyen-Age
C-
Renaissance
D-
17e : Port Royal, Pascal
1)
Doctrine casuistique du probabilisme (Jésuites, 16e)
2)
Pascal, Les provinciales
3)
la logique de Port Royal
E-
Le 18e : Laplace, Bernoulli
II-
Sa signification contemporaine
Bibliographie
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I- L'histoire de la notion
de probabilité
A-
Antiquité (le hasard, la contingence)
On
parle, non de probabilités, mais de hasard. Il n'est pas
rationalisé.
Le
hasard, chez Aristote, est une modalité
de notre esprit. Il est subjectif.
B-
Moyen-Age
- attribut
de l’opinion
- plus
précisément, qualifie une personne estimable,
digne de confiance (cf. fait que « probabilis»
signifie «quelque chose digne d’approbation»)
La
probabilité n’a alors rien à voir avec un
apport d’éléments d’évidence,
mais est la garantie apportée par des personnes respectées
(=approbation d’une opinion).
Chez
St Thomas, elle concerne les croyances ou doctrines
qui ne sont pas obtenues par démonstration. Les objets
de l’opinion ne sont pas de même espèce que
les propositions susceptibles d’être des objets de
connaissance.
- à
noter : en 1377, premières cartes à jouer en Europe
C-
Renaissance
-
les signes des médecins et alchimistes…
- Cf.
notion de signe en médecine : tout ce qui permet d’établir
un pronostic (idée d’un pronostic partiel).
-
Nouveau
genre de témoignage : celui d’une nature qui, comme
toute autorité, devait être déchiffrée.
Le signe, élément d’évidence, indique
une probabilité. (notion selon laquelle une proposition
est probable si elle est étayée par des éléments
d’évidence –fréquences, régularités.
Cf. Hacking pp. 78-79).
D-
17e : Arnauld/ Port Royal et Pascal
1)
Doctrine casuistique du probabilisme (Jésuites, 16e)
ayant posé qu’une proposition est possible et s’avère
compatible avec une source doctrinale, on examine si croire en
elle est approuvable (probable) au vu de ses conséquences.
Le problème est donc le suivant : que faire face à
un désaccord entre autorités, surtout quand il s’agit
des Pères de l’Eglise ?
1) diminuer le nombre d’autorités auxquelles on accepte
de s’en remettre (Ecritures et lumières de la raison)
= protestants ;
2)
considérer leurs effets moraux et sociaux = Jésuites.
Probable signifie ici, non pas « largement étayé
par l’expérience », mais « étayé
par le témoignage et le sein de l’autorité
».
doctrine
selon laquelle la certitude est impossible, de sorte qu’il
faut s’en remettre aux probabilités
2)
Pascal, Les Provinciales
C’est
cette doctrine que Pascal va critiquer dans la 6e Provinciale
(16 avril 1656).
Pascal
applique de plus, dans les Pensées, la théorie
des jeux à la croyance en Dieu (dans le célèbre
argument du pari). Par là, il montre que l’arithmétique
de l’aléatoire peut faire partie d’un art de
conjecturer. Les jeux de hasard deviennent le modèle d’autres
problèmes de prise de décision en contexte d’incertitude.
Pascal
résoud en 1654 le fameux problème des partis de
Fermat. C'est l'émergence du calcul des probabilités.
3)
La logique de Port Royal
Mais
c’est dans la Logique de Port Royal (1662) que
le mot de probabilité fut utilisé pour la première
fois pour dénoter quelque chose de mesurable. Cf. Livre
IV (écrit par Arnauld ?).
I |
concevoir |
II |
juger |
III |
raisonner
(syllogisme) |
IV |
l’ordre
(raisonnement déductif non syllogistique ) |
-
les 10 premiers chapitres étudient deux types d’inférences
géométriques : l’analyse et la synthèse
; le dernier, ce que l’on peut connaître par foi,
et non par démonstration
-
chapitres probabilistes : 13 à 16 :
a)
chapitre 13 : règles pour bien conduire sa raison dans
la croyance des événements qui dépendent
de la foi humaine
Règle
pour déterminer quel événement croire quand
les deux sont possibles :
«
pour juger de la vérité d’un événement,
et me déterminer à le croire ou ne pas le
croire, il ne faut pas le considérer nîment
et en lui-même, comme on le ferait d’une proposition
de géométrie ; mais il faut prendre garde
à toutes les circonstances qui l’accompagnent
tant intérieurement qu’extérieurement
».
|
On
a ici un calcul des éléments d’évidence
:
1)
circonstances intérieures : sa place dans la nature (est-ce
possible ?) ;
2)
extérieures : personnes, témoignages
b)
chapitre 14 : l’applique aux miracles
c) chapitre 15 : aux événements passés/
historiques
d)
chapitre 16 : aux événements futurs contingents
(mesures numériques)
Cf. réussite à un jeu où chacun des 10 joueurs
risque une pièce, sachant que chacun a 1 chance égale
d’en recevoir 10 en retour. Perdre est 9 fois plus probable
que gagner.
L’auteur compte les degrés de probabilité,
mais encore, sait les utiliser. Il cherche également à
utiliser la fréquence comme mesure de la probabilité
d’occurrences naturelles (cf. orage = mort).
Un
problème de décision exige un calcul de l’espérance
incluant non seulement l’utilité mais aussi la probabilité.
E-
Le 18e siècle
La
probabilité est le rapport du nombre de cas favorables
sur celui du nombre total des cas également possibles ;
comme le monde est déterminé, il ne peut y avoir
de proba dans les choses ; les rapports proba résultent
de ce que l’on sait et de ce que l’on ignore
-
Bernoulli, L’art de conjecturer (1713)
:
Bernoulli cherchait à évaluer les probabilités
aléatoires inconnues, et à déterminer quelle
certitude on peut atteindre. Cf. proba épistémique
des jugements portés sur des proba aléatoires.
-
a importé le mot « subjectif » dans la théorie
des proba
- premier théorème mathématique sur les valeurs
limites
- plan :
-
version améliorée du livre de Huygens sur les jeux
de hasard (loi additive)
-
essai sur la théorie des combinaisons
- appliquée
à une série d’exercices complémentaires
sur les jeux de hasard
-
conception
subjective des proba, et démonstration du théorème
de la valeur limite (comment les fréquences observées
sont-elles reliées aux chances sous-jacentes ? ) ; objectif
de théorie des valeurs limites : comment appliquer la
math des proba à des questions éco, pol, morales
; l’art de conjecturer prend le relais, là où
s’était arrêté l’art de penser
;proba = degré de certitude (« certain »,
à l’origine = « décidé par
les dieux ») cf. Hacking p. 202. Dire que la proba subjective
peut être vérifiée expérimentalement,
rejoint la physique quantique (cf. Hacking p. 205)
-
premier théorème sur la limite
Bibliographie
Aristote,
Physique
Hacking,
Emergence de la théorie des probabilités
Hume
Leibniz,
Discours de métaphysique
Port
Royal, La logique de Port Royal, surtout chapitre IV
Pascal,
Provinciales, surtout la 6e
Poincaré,
La science et l’hypothèse, « le calcul
des probabilités » ; Science et méthode,
« le hasard »
Spinoza,
Traité des autorités théologiques et
politiques
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