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Bergson, Matière et mémoire,

Chapitres 2 et 3 : la mémoire

page créée le 24/09/2006

 

 

Résumé: C’est dans le phénomène de la mémoire que Bergson prétend saisir expérimentalement l’esprit. Ainsi prétend-il faire voir ici la nécessité d’établir l’esprit en réalité indépendante (du cerveau). Le but est donc de montrer que la mémoire n’est pas une fonction du cerveau. Si les souvenirs, va-t-il montrer, ne sortent pas de l’activité cérébrale seule, ils sont au point de contact entre conscience et matière.

liens associés

- Dissertation : "Le passé peut-il revivre? "

 

 

  • Le propos de Bergson

    1) La thèse : Il y a émergence progressive de l'esprit à partir de la matière grâce au discernement que requiert la perception

    2) La méthode de saisie du pur

    3) Il remet en cause la définition traditionnelle de la perception : percevoir, ce n'est pas juger ou connaître mais agir (ou pouvoir agir)

    4) La perception consciente

    5) Le point commun entre l'esprit et la matière : la durée

  • Concepts fondamentaux
    • L'image
    • L'intuition
    • La durée

I- Chapitre 1 : la perception

II- Chapitres II et III : la mémoire

III- Chapitre IV : solution au problème du dualisme

 

 



I- Il y a deux sortes de mémoire

 

Mémoire souvenir
Mémoire habitude

- elle regarde vers le passé, et conserve les images anciennes (“images-souvenirs”, datées et singulières ; “mémoire qui revoit”).

- elle a pour fonction la reconnaissance intellectuelle d’une perception déjà éprouvée.

- mémoire qui enregistre le passé par le seul effet d’une nécessité naturelle; mémoire spontanée ; elle date les événements et ne les enregistre qu’une fois.

- elle est tendue vers l’action ; elle ne regarde que vers l’avenir.

- C’est donc une reconnaissance vécue, non pensée.

- Elle répète, joue le passé ; par là, elle en prolonge l’effet utile jusqu’au présent. C’est une habitude éclairée par la mémoire (p.89).

En tant qu’active ou motrice, elle inhibe la première mémoire. Conquise par l’effort, elle reste sous la dépendance de notre volonté. Sa base est le mécanisme cérébral. Si bien que, comme 1) n’est pas 2), il est faux d’en déduire que le cerveau soit un organe de représentation.

 

  • Pour bien comprendre cette distinction, reprenons la célèbre analyse bergsonienne de l'apprentissage d'une leçon.

Si je récite un poème écrit par cœur, j’ai acquis une habitude. Dans l’habitude, le passé est ressuscité, mais il est utilisé, joué, et non pensé comme passé.

La mémoire vraie est toute différente. Je récite un poème par cœur, c’est une habitude. Mais supposons que je me revoie lisant ce poème pour la première fois, au fond d’un parc. Cette image que j’évoque est un vrai souvenir. Elle n’est pas fixée en moi par l’exercice.

Tandis que les habitudes sont un mécanisme, les souvenirs purs sont des images singulières.

 

 

  • Les conséquences concernant la nature de la matière et de l'esprit

La mémoire pure ne relève pas de la matière, elle est indépendante de la mécanique nerveuse. Le souvenir, d'essence purement spirituelle, ne se conserve pas dans le cerveau. La mémoire, par opposition à la matière, est l'esprit lui-même en tant qu'il vit et qu'il dure. Puisque l’esprit est durée, rien de ce que l’esprit a fait ou éprouvé n’est perdu.

Conséquence : ce qui fait problème, ce n’est pas la conservation du souvenir, c’est l’oubli.

Réponse : la conscience n’éclaire que les souvenirs qui me sont immédiatement utiles pour agir. Pour agir dans le présent, il ne servirait à rien d’avoir conscience de la totalité de son passé ! C’est ici que B. place le rôle de l’organisme et particulièrement du cerveau. Le cerveau ne sert pas à conserver les souvenirs, mais à les actualiser, à filtrer ceux qui sont utiles pour l’action présente. Il est l’instrument de l’évocation consciente des souvenirs. Dans le rêve nocturne, les souvenirs ne sont plus sélectionnés puisque les exigences de l’action s’effacent. « Rêver, c’est se désinteresser ». L’attention à la vie s’est relâchée, les images du passé reviennent alors en foule et en désordre.

 

II- Chapitre III : entre le passé et le présent, il y a plus qu’une simple différence de degré

 

Cf. Sujet de dissertation : "Le passé peut-il revivre ?", partie III

le présent
le passé
il est sensori-moteur : c’est la conscience que j’ai de mon corps. C’est la “matérialité même de mon existence”.Ie : rien d’autre qu’un ensemble de sensations et de mouvements. (Les sensations sont extensives et localisées ; source de mouvements. souvenir pur : impuissant et inextensif (car sans attache avec le présent).

 

  • Le souvenir se transforme à mesure qu’il s’actualise (p.151)

a) souvenir pur
b) souvenir-image
c) souvenir perception

a) est révélé par b) et s’y manifeste ; b) participe de a) qu’il commence à matérialiser et de c) où il tend à s’insérer ; enfin c) est imprégné de b) - qui la complète en l‘intérprétant.

III- Cette conception de la mémoire permet à Bergson de renouveller la conception de la perception en vigueur à son époque, ainsi que la thèse scientifique/ matérialiste concernant le stockage des souvenirs

 

A- Bergson peut critiquer les physiologistes, qui veulent faire sortir toute la reconnaissance d’un rapprochement entre perception et souvenir (p.98)

La conservation, dit-il, même consciente, d’un souvenir visuel, ne suffit pas à la reconnaissance d’une perception semblable.

A la base de la reconnaissance, il y a (p.101) un phénomène d’ordre moteur : reconnaître un objet usuel, consiste surtout à savoir s’en servir ; mais (p.103) il s’y joint souvent autre chose.

Il y a donc en fait deux sortes de reconnaissance :

1) automatique (par mouvements, et par distraction)


2) celle qui exige l’intervention régulière des souvenirs-images (attentive : les souvenirs rejoignent ici la perception consciente -cf.p.107)

Exemple : l’audition du langage articulé : qu’est-ce qu’entendre la parole?

a) en reconnaître le son b) en retrouver le sens
c) en pousser plus ou moins loin l’interprétation

Cela signifie que nous n’allons pas de la perception à l’idée mais de l’idée à la perception (p.145)

 

B- Pour Bergson, les troubles de la mémoire ne sont pas dus à une destruction de souvenirs, mais soit à une lésion des mouvemenst actuels, soit au fait que des mouvements à venir cesseront d’être préparés (p.118)

 

Le souvenir ne peut pas être conservé par le cerveau car l’expérience montre que la destruction d’un territoire cérébral supprime, non les souvenirs correspondants, mais seulement la possibilité de leur évocation dans certaines conditions.

suite ...

 

 

 

 

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