PHILOCOURS.COM



Accueil
Cours
Corriges
Methode
Dossiers
Liens
Aide Perso
Fiches Bac
Programmes
Bibliographie
Accès Elèves

Questions/ réponses :
80
Date :
22/09/2000

 

Sujet
Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi? Maéva (Terminale S)
Travail de l'élève

C'est ma première dissertation et je me sens un peu perdu pour la méthodes! Comment faire une synthèse et les exemples??

Plan=

1°)La solitude est une aide à sa propre compréhension et nous aide à résoudre nos questions existentielles

2°)Cependant, nous vivons en société et seule la présence d'autrui peut nous faire réfléchir aux sujets que l'on aurait pas osé abordé seul.

3°)la synthèse me pose des difficultés

Merci pour votre aide!

Réponse

Le problème que tu rencontres est tout à fait légitime : c'est vrai que, surtout au début de l'année, il est difficile de construire une troisième partie qui apporte vraiment quelque chose. Le problème du mot de "synthèse", c'est qu'il sous-entend qu'il faudrait faire une sorte de mélange, de réunion, des deux parties précédentes. Dès lors, la plupart du temps, on ne sait plus si l'élève a répondu de façon affirmative ou négative à la question ! Pour réussir à construire cette dernière partie, il est impératif d'avoir d'abord bien cerné les enjeux, les présupposés, du sujet. En d'autres termes : il faut avoir réussi à problématiser le sujet. Ce que tu n'as pas réussi à faire. (Ce n'est pas un reproche, je sais que c'est difficile !). Tu dois réfléchir sur le statut de la conscience. La conscience se suffit-elle à elle-même ? Si par exemple la conscience désigne la vie intérieure, et, comme ici, la personnalité, il semblerait qu'elle se suffise à elle-même. On est "soi" et on prend conscience de soi (de ce qu'on est) tout seul. Pas besoin des autres pour ce faire. Cf. Descartes et le cogito. Mais, comme tu l'as vu, nous vivons en société : est-ce que par hasard les autres ne nous aideraient pas à prendre conscience de nous-mêmes, de ce que nous sommes ? Cf. Sartre. Le problème est donc de savoir (mais à toi de le formuler !) si ce que nous sommes, notre "soi", est ou non strictement privé, individuel, ou bien si les autres (le regard des autres, par exemple) entrent dans la construction de ce soi.

Mais bon, tu vas me dire que je n'ai pas résolu ton problème. J'y viens. je pense qu'il serait peut-être judicieux de faire une partie affirmative, comme tu comptais le faire; puis, avant de passer à ta seconde partie, qui remet en question le statut strictement privé et individuel de la conscience/ de la personnalité, il faudrait peut-être commencer par montrer les difficultés de la première thèse, en montrant, à travers par exemple le dialogue socratique, que la confrontation avec les idées des autres aide à savoir ce qu'on pensait vraiment, sans s'en rendre compte (donc, de ses vraies pensées), et finalement, de mieux se connaître... Après quoi, ce qui pour le moment est ta seconde partie, pourrait vraiment tenir lieu de troisième partie, en s'attaquant directement au problème du sujet : en gros, est-ce que de toute façon la thèse première avait un sens, étant donné que l'homme est un être social ?

J'espère que tu comprends comment il faut procéder : d'abord, on commence par la thèse du sens commun; puis, on commence par montrer qu'elle ne va pas de soi, elle a donc des défauts, etc.; enfin, on s'attaque directement au "problème"... Tu vois finalement qu'il ne faut pas s'arrêter au vilain mot de "synthèse" ! (J'ai d'ailleurs dit dans la méthodologie qu'elle était souvent impossible, et incongrue...).

Pour les références (Descartes, Sartre) : Descartes = cours conscience et cours autrui; Sartre : cours autrui.

Bon courage et n'hésite pas à me contacter de nouveau si tu as d'autres difficultés.

 

 


précédente
retour liste
suivante
retour accueil

cette page fait partie du site philocours.com

© philocours.com