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Bonne copie de TL : Le corps vivant peut-il être objet de science ?

page crééée le 16/06/2008

 
 

Note obtenue : 14.5/ 20

 


 

Comment aujourd’hui, pouvons nous connaître le vivant ?Grâce à qui (ou à quoi) avons-nous pu avoir la moindre connaissance sur le vivant ? N’est-ce pas grâce à la science ? Le science s’interroge sur tout ce qui nous entoure, nous les êtres vivants. C’est une connaissance exacte, universelle et véritable exprimée par des lois. Elle permet à l’homme d’évoluer, de s’affirmer. Alors à la question « Le corps vivant peut-il être un objet de science ? », il semblerait évident de pouvoir répondre « oui ». Comment affirmer quoi que ce soit sur le vivant si nous ne pouvons faire aucune expréimentation ? En effet, la science a besoin du corps vivant pour faire progresser toute recherche. Pour cela, elle doit faire abstraction de ce qui fait la particularité du vivant . Le vivant, n’est-ce pas en effet un ensemble unifié et relativement autonome, présentant des fonctions spécifiques : la reproduction, l’action de se nourrir ou encore la résistance à l’extérieur en même temps que le besoin d’être en relation continuelle avec lui ? Et cette définition, ne semble-t-elle pas s’opposer à celle de l’objet ? Un objet est quelque chose dont on peut faire ce que l’on veut, qui n’a aucune valeur particulière, non doué de raison, ni de conscience, mais aussi quelque chose d’uniquement matériel. Si le corps vivant est un objet de science, cela signifierait que la science ne prendrait plus du tout en compte la personnalité, l’âme, les sentiments des êtres humains. Et ne serait-ce pas la même chose avec les animaux ? La science doit-elle alors respecter le vivant ou est-il vraiment nécessaire pour nous qu’elle fasse du corps vivant un objet ? Finalement, le corps vivant se distingue-t-il vraiment des autres objets ou n’a-t-il pas quelque chose de spéciale qui le distingue du monde matériel ?

 

Pour comprendre, le scientifique doit travailler à partir de quelque chose : de la matière. Or pour essayer de trouver de nouveaux traitements, de nouveaux médicaments, ne travaille-t-il pas à partir de la matière ? Or, qu’es-ce que le corps vivant ? N’est-ce pas un composé de matière ? Le science voit donc le vivant avant tout comme de la matière. Elle le voit comme un objet qui lui permet d’avancer dans la recherche. Faut-il alors pour le connaître, faire du corps vivant un objet ?
Le corps vivant pourrait très bien être comparé à une machine. Le vivant et la machine fonctionnent selon les mêmes principes. L’homme par exemple, fonctionne comme un automate : ces gestes sont répétés, son cerveau marche toujours de la même façon, etc… Il est fait de pleins de mécanismes. Lorsque les hommes travaillent à la chaîne par exemple, ne sont-ils pas assimilés à des machines ? Tout au long de la journée, ils répètent les mêmes gestes inlassablement. Dans ces cas-là, ils ne réfléchissent même plus à ce qu’ils font au bout de quelques mois dans leur entreprise. Leurs gestes sont calculés pour qu’ils fassent tant de choses en tant de temps, ils ont des objectifs à réaliser et sont formés pour ne faire qu’un seul type de tâche. Or aujourd’hui, dans notre société, ces ouvriers là, ne sont-ils pas remplacés par des robots capables de réaliser le même travail ? Parfois même mieux ? Les robots sont plus performants, sont supérieurs alors à l’homme. Cet exemple ne nous démontre-t-il pas que l’homme et la machine ont les mêmes procédés de fonctionnement ? Le corps physique est donc une machine aux processus mécanique. Les scientifiques ont depuis bien longtemps compris ce principe. Descartes fût le premier à proposer le modèl de la machine, de l’automate pour penser le corps. Sa théorie du mécanisme considère le vivant par analogie avec la matière brute, option féconde pour la recherche car cela permet de l’étudier par des méthodes d’observation et d’expérimentation qui ont fait leurs preuves en chimie et en physique. Pour pouvoir comprendre le corps vivant, Descartes le pensait donc simplement comme un mécanisme. Il ne voyait pas en lui une particularité spéciale qui permettait à l’organisme vivant de s’organiser. Descartes affirmait qu’il « ne reconnaissait aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose. » Les organismes vivants ne sont pour Descartes que des automates. Ce modèle cartésien a annoncé finalement les progrès de la science future. Chaque étape de la science biologique est en effet marquée par la découverte de déterminisme pysico-chimique, donc par une victoire du mécanisme et un recul du vitalisme (explication des fonctions organiques par un mystérieux principe qui serait propre au vivant ).
Aujourd’hui, lorsqu’on parle de science, n’est-on pas obligé de faire référence à du concret, des principes visibles et clairement explicables? La connaissance scientifique n’est-elle pas par nature matérialiste? N’est-on pas contraint, si on veut connaître une chose de la réduire à de la matière , à du mesurable? Or, le corps n’est-ce pas de la matière, une notion justement mesurable? Si le scientifique veut arriver à quelque chose, il doit donc ne prendre en compte que l’aspect matérialiste du vivant. Le mécanisme est d’ailleurs une variante du matérialisme. Pour les scientifiques, le corps est un composé d’atomes. L’homme ne peut s’empêcher de prêter un tas de caractéristiques au vivant, comme la finalité : le projet qui supposerait l’existence d’une âme, d’une mémoire, qui ferait « se reproduire ». Or, cela est-il vriament scientifique? Non, le scientifique s’efforce de lui enlever ceci, pour faire du corps vivant un support pour la science. Il ne s’intéresse qu’à son aspect biologique, qu’à se qu’il peut expliquer par des théories, ou grâce à des expériences concrètes, qui ne feraient pas intervenir de notions spirituelles. Le corps peut donc et doit être un objet pour la science. Comment aujourd’hui pourrions nous guérir de telle ou telle maladie, si les chercheurs ne s’étaient pas servis des animaux comme cobayes? Toutes les thérapies, les médicaments, les traitements sont testés sur des êtres vivants avant de pouvoir être réellement utilisés par la médecine. Il est donc nécessaire que les scientifiques considèrent les animaux comme des objets. Arriverions nous à des telles avancées dans le domaine scientifique ( pour les maladies rares par exemple) si les scientifiques devaient tenir compte de l’âme des vivants? N’es-ce pas l’homme qui a besoin de donner du sens au monde qui l’entoure, et qui surtout ne peut s’empêcher d’attribuer à l’ordre, l’organisation, une cause capable de produire cet ordre, cette organisation, c’est-à-dire un esprit? Mais ceci est-il vraiment scientifique? Pour avancer, le scientifique ne doit s’appuyer que ce sur quoi il peut être certain et qui peut être vérifiable.
Le corps vivant peut donc être considéré comme un objet de science. Cela est nécessaire pour l’humanité, pour la recherche, pour la science. Il est assimilable à une machine, il a des procédés similaires, il faut donc alors pour trouver comment il fonctionne, comment le comprendre, ne tenir compte que de ces procédés biologiques et faire abstraction de quelconque spritualité. Mais, dans notre société, si on y regarde bien finalement, cela est-il vraiment possible ? Certes faire du vivant un objet permet de mieux le comprendre, mais cela est-il vraiment moral ? Le corps vivant peut-il vraiment être un objet de science ? Le corps vivant est-il un objet comme un autre ? Ne faut-il pas avoir peur de tomber dans l’immoralité ?

Faire du vivant un objet de science a une connotation péjorative. Cela voudrait dire que l’on se fiche de ce qu’il peut ressentir. Est-ce vraiment moral de faire subir tout et n’importe quoi à un être vivant ? Les animaux ne souffrent-ils pas de toutes les expériences ? Les êtres vivants qu’ils soient animaux ou humains méritent-ils vraiment d’être consiédés comme des objets, comme de simples instruments de laboratoire ? L’homme ne peut pas le traiter ainsi car n’entretient-il pas lui-même avec son corps une relation particulière ?
Le corps vivant est en effet un composé d’esprit et de matière. Le corps ne m’est pas extérieur comme n’importer quelle chose du monde ! Nous avons vu précédemment que le corps humain n’était qu’un objet, mais mêm si nous pouvons le contempler de l’extérieur et le mettre à distance, il a quand même une présence différente de celle des autres objets matériels. Le corps de l’homme est effectivement à la fois un corps objet et un corps sujet, un corps que l’on a et un corps que l’on est. Chaque partie de notre corps est à la fois une partie de nous et un objet extérieur que nous pouvons contempler. Le corps humain est donc à la fois objet et sujet. Si par exemple j’ai mal, c’est la totalité de mon être qui va souffrir. Pourrions-nous alors toujours dire ici, que le corps vivant peut-être un objet de science ? Le corps vivant est certes de la matière mais il est très lié à l’esprit de l’homme. Or le considérer comme un objet, c’est-à-dire quelque chose dont on peut faire ce que l’on veut qui n’a aucune valeur particulière, non doué de raison, ni de conscience ; mais aussi quelque chose d’uniquement matériel, cela voudrait dire dire qu’il faille lui enlever son esprit, son âme, bref ce qui fait sa particularité. Et qu’est-ce que l’esprit ? L’esprit est le siège suposé de la pensée, des sentiments. Or si nous « traitons » le corps vivant comme un objet, où est la part d’humanité, de sensibilité des hommes ? Mais la question ne se pose pas uniquement avec l’homme. Il ne faut pas en effet oublier que le corps vivant ne concerne pas que l’humain. Les animaux sont peut être les plus grandes victimes de la science. Nous ne devons pas faire d’eux des objets. Cela est immoral. Ils souffrent car même s’ils ne sont pas dôtés d’une conscience réfléchie, ils ont une forme de conscience immédiate, c’est-à-dire qu’ils perçoivent, sentent les choses, le monde qui les entourent sans le savoir. Certes, ils ne savent pas qu’ils existent, qu’ils sont des sujets, ils ne peuvent pas juger leurs actions en termes de bien et/ou de mal ; mais le fait que certains êtres vivants soient doués de conscience fait que nous ne pouvons pas faire d’eux ce que nous voulons ! Ce ne sont pas des choses, comme dirait Sartre, ce ne sont pas des « en-soi » : ils ne sont pas fermés sur eux. Le vivant a donc quelque chose que l’inerte, la simple matière, ne posséde pas. Cette chose fait donc de lui un être à part entière, qu’on ne peut pas ne pas respecter. Mais qu’est-ce que cette chose ? Qu’est-ce qui distingue encore le vivant de l’inerte ?
Nous avons vu que pour Descartes, le vivant ne suppose rien de spécial : on a besoin de rien d’autre que des lois du mouvement, le corps était assimilé à une machine. Or le vivant a quelque chose de spécifique par rapport à la machine (et aux objets) : il est autonome. Il est capable de s’auto-organiser, de s’auto-réguler et même de s’auto-engendrer. Le foie par exemple est capable de se reformer lui-même. C’est Kant qui s’oppose ici à Descartes dans La Critique de la faculter de juger. Dans sa critique du mécanisme cartésien, Kant nous prouve bien que le vivant n’est pas la même chose qu’une machine. Considérons l’œil d’un vertébré : on peut certes le comparer à une machine, en l’espèce à un appareil photographique (lentilles, diaphragmes, pigments, photosensibles). On peut expliquer le fonctionnement de l’œil par des mécanismes optiques (formation de l’image, fonctionnement du cristallin comme lentille) et par des mécanismes neurologiques (projection de l’image sur la zone visuelle de l’écorce cérébrale). Il reste qu’il y a une différence entre l’œil, cet organe vivant, et une machine. Un appareil photographique a été fabriqué par un agent extérieur (le constructeur) ; il est fait de parties juxtaposées de l’extérieur. L’organe vivant n’est pas une juxtaposition d’éléments mais une structure autonome dont les constituants sont subordonnés à un fonctionnement global. L’organe vivant appartient lui-même à un organisme qui apparaît comme un individu, c’est-à-dire comme un ensemble unifié et relativement autonome. Le corps vivant s’oppose donc bien à un objet, on ne peut donc pas le considérer comme un objet de science. On ne peut pas faire des expériences sur lui, comme on peut en faire sur n’importe quel objet. Il n’est pas maniable comme une chose, il n’a pas les propriétés d’une chose. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cela qu’il intéresse autant les scientifiques ?
Dans le vivant on retrouve effectivement la notion de vie. La vie, c’est le fait de se nourrir, de croître, et de dépérir par soi-même. L’être vivant fait tout pour se maintenir en vie. Pour cela, Aristote supposait l’existence de quelque chose « comme » une âme. La matière est en effet aveugle, elle n’a pas d’intelligence, pas de mémoire. On ne peut donc comprendre, si on se restreint à la matière, comment l’être vivant peut maintenir son intégrité. L’être vivant est une substance composée : l’âme anime le corps, le rend capable d’exercer ses fonctions d’être vivant. Le corps ne peut donc pas être considéré comme un objet puisqu’on ne peut le séparer de son âme. Les deux fonctionnent ensemble. Or peut-on jouer avec les sentiments des gens ? Peut-on se permettre de faire souffrir quelqu’un ? En effet, si je décide de faire telle expérience sur le corps d’un être vivant, ce n’est pas seulement sur son corps que je vais agir mais aussi sur son esprit, sur son âme. Et cela n’est-il pas immoral ? N’est-ce pas aller contre le respect des individus, comme des animaux ? En effet, l’âme n’est pas une notion propre à l’homme. Il y a autant de formes d’âmes que d’êtres vivants. Les arbres, les plantes ont une âme végétative qui leur permet de se maintenir en vie ; les animaux ont une âme senso-motrice qui leur permet de percevoir, sentir, ressentir mais aussi de se mouvoir. Les humains ont eux une âme intellectuelle qui leur « donne » de l’intelligence, la pensée. Le corps vivant n’est donc pas juste de la matière. Avec lui, c’est tout un système psychique qui se met en route. On ne peut pas faire ce qu’on veut d’un corps vivant comme on pourrait faire ce que l’on veut d’une balle par exemple. Il ne faudrait pas oublier non plus que la science ne peut pas tout expliquer. La vie elle-même n’est pas réductible à la science . L’esprit, l’âme permet aujourd’hui la vie de chacun d’entre nous. Que serions nnous si nous n’étions que des corps dépourvus de moral, de raison ? C’est l’âme qui permet aujourd ‘hui notre humanité. Imaginon que demain un homme soit cloné des centaines de fois. Son corps est utilisé par la science pour qu’il n’existe qu’une « race » de cette personne. Que va-t-il se passer ? Tous les hommes vont se ressembler, ils ne seront plus capables de penser par eux-mêmes et même s’ils le faisaient, leur pensées seraient les mêmes. Or vivre dans un tel monde, ne serait-ce pas la fin de l’humanité et donc la disparition de toute vie sur terre ? Ne viverions nous pas dans un monde à l’image de Meilleur des Mondes d’A. Huxley ? Un monde, où plus rien ne se passe, tous les rapports sont calculés, les gens ne réfléchissent plus, sont conditionnés… Ici, ne serait-ce pas la victoire de la science sur l’humanité ? Or que risque-t-il d’arriver si on laisse le corps vivant devenir un objet de science ?
Le corps vivant n’est pas un simple composé de matière. C’est une notion beaucoup plus complexe qui fait appel à l’esprit, à l’âme. Les deux sont certes distingués l’un de l’autre (l’un est visible, l’autre pas) mais ne forment qu’une seule entité. Or, la science prend-elle en compte cet aspect du vivant ? Ne s’occupe-t-elle pas plutôt seulement de l’aspect physique du corps vivant ? N’en n’oublie-t-elle pas ce qui fait la particularité de celui-ci : la vie ?

 

A-t-on donc vraiment le droit de faire ce que l’on veut du vivant ? En effet, si l’on parle du corps vivant, on parle automatiquement aussi de son esprit et pas seulement de sa forme physique . Le corps n’est donc plus uniquement qu’un composé de matière. Toucher à son intégrité physique revient donc aussi à toucher à son statut d’être vivant, donc d’être conscient. La véritable questions qui se pose sous « Le corps vivant peut-il être un objet de science » serait plutôt cette question morale : « Doit-on respecter le vivant » ? Or, la science le respecte-t-elle vraiment tout le temps ? Ne le considère-t-elle pas parfois seulement comme un instrument de science ? Certes la science, les recherches permettent de nombreux progrès mais ceux-ci doivent-ils prendre forme aux dépends du respect de la vie d’un être ? Et avec toutes les avancées scientifiques que nous connaissons aujourd’hui dans notre société , ne rique-t-on pas parfois d’aller trop loin ? De tomber dans l’immoralité avec la disparition de certaines valeurs ? Les êtres vivants ne sont pas des choses comme les autres : ils se distinguent grâce à un principe très simple : la vie. Or, la vie a-t-elle le devoir d’être sacrifiée simplement pour des recherches scientifiques qui n’aboutiront à rien, ou qui au contraire sauveront des vies mais seulement après avoir tué de nombreux êtres vivants pour trouver la solution ? La science ne va-t-elle pas parfois trop loin dans sa volonté d’avancer ? Quelles sont ses limites ?

 

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