Les différents types de plan

Plan


I- Le plan dialectique

C'est le plan le plus utilisé.

A- Il est organisé en trois parties : thèse, antithèse, synthèse.

I- Thèse défendue (vérité de la thèse)

C'est souvent la thèse du sens commun

II- Réfutation de la thèse et antithèse

C'est souvent une thèse philosophique célèbre, qui détruit le point de vue du sens commun

III- Synthèse, où l'on rapproche les deux points de vue opposés, au sein d'une unité ou d'une catégorie supérieure. Elle réunifie, sans opérer de compromis ni concilier de manière verbale.

Ici, il faut trouver une thèse qui, renvoyant les deux premières dos à dos, montre qu'elles sont toutes les deux également partielles.

B- Problème de ce type de plan

1) La synthèse des deux thèses n'est pas toujours réalisable, ni même légitime.

2) C'est un peu une gymnastique intellectuelle, qui peut agacer certains…

Ainsi lui préferera-t-on le plan progressif (tout en n'abandonnant pas tout à fait le plan dialectique…).

C- Exemple de synthèse

Voici le plan d'une élève de terminale. Son sujet : "Le temps est-il essentiellement destructeur ?".

I- Le temps destructeur

- l'éphémérité de la vie

- l'éphémérité du temps

II- Le temps n'est pas que destructeur

- le souvenir

- l'avancée de l'homme grâce au temps

Sa question : "je ne trouve pas de troisième axe". Elle n'arrive donc pas à faire une "synthèse".

Voici ce qu'on peut proposer :

On va donc montrer le caractère partiel des deux thèses, et trouver un point de vue "supérieur", qui réunifiera les deux thèses en présence. On peut ainsi, en "troisième axe", faire une partie reprenant la thèse I = le caractère destructeur du temps (le passé ne reviendra plus, etc.), mais, cette fois, pour montrer qu'elle ne s'oppose pas à la thèse II. C'est-à-dire que l'on va montrer que, paradoxalement, ce qui dans le temps le fait paraître destructeur, n'est justement pas destructeur : - positivité de l'oubli (cours sur la mémoire, la partie sur Nietzsche) : si on n'oubliait rien, alors, nous ne pourrions pas supporter la vie, nous ne pourrions pas agir (thèse de Nietzsche et de Borgès) - et gain de sens pour l'homme, car cela signifie qu'il n'est pas condamné à revivre les mêmes événements toute sa vie (cf. le film "Une histoire sans fin"); possibilité de tout recommencer à zéro, etc. C'est là tout l'art de savoir trouver la positivité d'une thèse premièrement négative : on montre ici que ce qui dans le temps fait qu'il est destructeur, finit par être ce qui nous fait progresser, aller de l'avant...

II- Le plan progressif

A- Caractéristiques et structure

Il consiste à considérer, par des points de vue successifs, une même notion ou des notions, que l'on étudie en les approfondissant. Il s'agit de partir d'un point de vue relativement superficiel, de manière à atteindre des plans d'analyse de plus en plus élaborés et profonds.

Ce plan a souvent la forme suivante :

I- Première définition élémentaire, proche du point de vue du sens commun ou du discours quotidien

II- Elaboration d'une seconde définition, plus rationnelle ou réfléchie (donc, "philosophique")

III- En arriver à un troisième niveau, plus "transcendant"

B- Intérêt

C'est un plan très fécond pour les intitulés portant sur une notion ("La contingence", "Qu'est-ce qu'une personne?"). En effet, il permet alors l'étude approfondie d'un concept.

Si les intitulés du bac ne sont pas tels, ce n'est pas grave : je trouve que ce type de plan permet aussi une réflexion très intéressante sur des intitulés dits "classiques" (les questions).

C- Exemples

1) Reportez-vous au corrigé du sujet "Peut-on douter de tout?" :

I- du point de vue de la connaissance;

III- du point de vue moral et/ ou politique.

2) "Qu'est-ce qu'une éducation réussie?"

I- Niveau élémentaire : une mise en œuvre des moyens propres à assurer le développement d'un être humain et sa pleine adaptation sociale

II- Niveau éthique : une forme de discipline susceptible de conduire à la formation de la personne

III- Niveau métaphysique : un processus concernant le passage de la nature à la culture, et à la liberté

Conclusion : les points communs de ces deux types de plan

Si j'ai dit à la fin de la première partie que l'on peut adopter ce type de plan tout en n'abandonnant pas le type de plan dialectique, c'est qu'ils ne sont pas sans avoir, selon moi, des points communs. En effet, il me semble que quand on passe, dans le plan dialectique, d'une thèse à sa réfutation, et finalement à leur "réconciliation", on ne peut le faire intelligemment que si l'on change quelque peu les définitions des concepts majeurs, que si l'on change quelque peu de point de vue. Sinon, ça ne peut que donner quelque chose du genre : "à la fois oui, et à la fois non". Ce qui est inacceptable, c'est du pur relativisme -attitude anti-philosophique, cf. Platon!

NB : il y a d'autres types de plans, mais en classe terminale, les deux précédents suffisent. Mais attention : ce sont des canevas, utiles, certes, mais toujours en quelque sorte trop larges pour ce sujet-ci, que vous aurez à traiter. N'hésitez donc pas à innover, à partir de ces deux grands schémas possibles…


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