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Wittgenstein et la critique du langage privé

page créée le 28/09/2006

 

 

Résumé:

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- Descartes, cours Méditations

 

 

 

 

 


Que signifie un “langage privé”? Que le seul référent du langage soit mes propres sensations, conçues comme totalement privées. Ce langage ne pourrait être appris à personne d’autre. L’auteur se demande donc s’il existe des mots dont la signification soit des événements internes à mon esprit. C’est une critique de la thèse cartésienne selon laquelle on pourrait avoir accès à son propre esprit (in 2nde Méditation) ; et aussi de la thèse cartésienne sur le langage qui se trouve dans une lettre à Newcastle : Descartes y dit en effet que pour penser, on n’est pas obligé d’avoir un langage -le langage n’en est que l’expression.

Wittgenstein estime que toute définition ostensive commence dans le langage qu’elle présuppose, et non hors de lui. En effet, d’abord, afin de pouvoir utiliser un terme, il faut que je sache de quelle catégorie grammaticale il relève ; ainsi, si je peux me concentrer sur mon propre mal de dents et dire “ceci est une douleur”, il faut que je puisse savoir ce qu’est une sensation, ce qui suppose qu’on sache déjà utiliser un langage. Il faut que quelqu’un d’autre que moi puisse me dire ou asserter que je fais un bon usage de la règle.

Il rejette la façon que nous avons d’expliquer l’intimité que nous avons avec nous-mêmes : nous faisons en effet comme si nous avions un “monde intérieur”. Or, en ai-je besoin pour expliquer que j’ai mal aux dents? En fait, nous avons bien une vie intérieure, mais elle ne consiste pas à observer des évènements : elle consiste à se demander si par exemple je suis ou pas malheureux et par conséquent, à savoir employer ce genre de questions. Ce qui fait que nous avons une vie intérieure, c’est que nous parlons ; et cela suppose un langage commun, public, dont elle est induite. La preuve en est qu’on n’accorde pas la vie intérieure à des êtres incapables de parler. Notre vie intérieure consiste donc à savoir utiliser un langage qui est public ; par exemple, il a bien fallu que j’apprenne que j’ai une douleur -savoir qu’on a mal, c’est être capable d’employer correctement “avoir mal” dans un langage.. Pour cela, on a appris à remplacer un cri par une expression. Un énoncé comme “j’ai mal”, remplacerait un grognement ou un geste. Il n’indique donc pas du tout la découverte de quelque chose, mais il est une expression de douleur ; et on a appris que c’était une douleur. L’énoncé ne décrit rien, mais signale quelque chose. L’idée qu’on puisse décrire des sensations, est inintelligible car décrire suppose l’observation, l’examen, l’investigation, la possibilité de l’érreur, etc. ; cela supposerait donc que certains pourraient être plus connaisseurs de leurs sensations que d’autres, ou encore, pourraient mieux apprécier leurs douleurs, ou qu’il puisse y avoir une hallucination interne...On peut apprendre à mieux voir ou décrire les objets, affiner mon observation du monde ; mais on ne peut devenir un connaisseur de ses propres sensations.

La vie intérieure n’est donc nullement au-delà du comportement. La thèse de Wittgenstein a donc des conséquences intéressantes sur notre rapport à autrui : en effet, il n’y a plus de raison de penser que quand je vois que quelqu’un souffre, j’ai seulement un savoir indirect de quelque chose qui serait caché derrière son comportement, et auquel par définition je n’aurais pas accès. La joie, la douleur, etc., ne sont pas des évènements qui accompagnent des comportements manifestes et repérables, ce sont des comportements, même s’ils ne s’y réduisent pas (sinon on tombe dans le behaviorisme). La connaissance des autres consiste donc à partager suffisamment pour pouvoir identifier les affects, etc.

Les conséquences:

1) les significations linguistiques ne peuvent se trouver dans une expérience privée car l’expérience privée suppose celle-ci.


2) les fondements de notre connaissance ne peuvent être privés.


3) rejet du mentalisme


 

 

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